Quelque part, \u00e7a me plaisait de jouer le bon samaritain, mais au bout d\u2019un moment, j\u2019ai commenc\u00e9 \u00e0 silencieusement d\u00e9sapprouver cette attitude de martyre et \u00e0 examiner plusieurs indices alarmants. AA n\u2019a pas mis ses amis dans la confidence au pire de la crise (\u00ab qu\u2019est-ce qu\u2019ils vont penser de moi ? \u00bb me disait-elle, ma r\u00e9ponse, \u00e0 l\u2019\u00e9vidence, \u00ab Si ce sont des vrais amis\u2026 \u00bb). De plus elle n\u2019est apparemment pas assez proche de sa famille, ou trop pudique, pour partager ce genre de choses avec eux (mais avec moi, pas de soucis ?!). Elle a pass\u00e9 un nombre inimaginable d\u2019heures tr\u00e8s on\u00e9reuses (surtout pour une \u00e9tudiante sans job) chez sa psy pour se faire conforter dans le fait que son mec \u00e9tait \u00ab emotionally unavailable \u00bb, qu\u2019il avait des \u00ab intimacy issues \u00bb (je d\u00e9teste ce jargon que toutes les New Yorkaises utilisent \u00e0 tour de bras pour expliquer le moindre probl\u00e8me de couple !). Comme dans une mauvaise com\u00e9die romantique hollywoodienne, elle m\u2019a fait jeter le cadeau que son ex lui avait ramen\u00e9 du Mexique pour No\u00ebl. Ensuite, lorsqu\u2019elle a voulu tenter un rabibochage avec le jeune homme, elle m\u2019a fait \u00e9couter et r\u00e9\u00e9couter et corriger et recorriger jusqu’\u00e0 l\u2019obsession et jusqu\u2019au ridicule (m\u00eame si dans ces moments l\u00e0, je ne la jugeais pas, les peines de c\u0153ur arrivent \u00e0 tout le monde) le message qu\u2019elle comptait lui envoyer! Quand elle s\u2019est rendue compte que cela n\u2019allait pas marcher, elle lui a \u00e9crit une note pleine de rage (sans me demander mon aide cette fois, mais elle me l’a lue apr\u00e8s coup)\u2026<\/span><\/div>\n

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Finalement, au bout de plusieurs semaines, AA a quitt\u00e9 son spot pr\u00e9f\u00e9r\u00e9 sur le canap\u00e9 : l\u00e0 o\u00f9 elle avait acc\u00e8s \u00e0 un stock illimit\u00e9 de mouchoirs, \u00e0 la t\u00e9l\u00e9commande de la t\u00e9l\u00e9 (on n\u2019avait pas le c\u00e2ble, donc je peux vous dire qu\u2019elle s\u2019est enfil\u00e9e des heures d\u2019\u00e9missions et de pubs lobotomisantes), et \u00e0 son t\u00e9l\u00e9phone (pour se faire livrer \u00e0 manger). Quand elle n\u2019a plus eu besoin de sa bou\u00e9e de secours\u2026 moi, elle ne s\u2019est pas donn\u00e9 la peine de s\u2019int\u00e9resser \u00e0 comment j\u2019allais\u2026 moi. Elle s\u2019est remise \u00e0 ses \u00e9tudes, monopolisant le salon (il est devenu son bureau, imprimerie, atelier de d\u00e9coupage\/collage et occasionnellement studio photo!). Elle a abandonn\u00e9 toute forme de responsabilit\u00e9 domestique (m\u00e9nage ou vaisselle), vivait comme un vampire (ses offices hours<\/i> \u00e9tait de 4 heures de l\u2019apr\u00e8s-midi, apr\u00e8s sa douche quotidienne interminable, jusqu’\u00e0 4 heures du matin), et ne me parlait pas, ou comme \u00e0 un chien. En gros j\u2019ai donn\u00e9, mais je n\u2019ai rien re\u00e7u en retour. Quand j\u2019ai essay\u00e9 de faire quelque chose pour retourner la situation, sans confrontation directe, et me r\u00e9affirmer dans mon espace de vie, il \u00e9tait trop tard. De fa\u00e7on incompr\u00e9hensible, AA a continu\u00e9 \u00e0 polluer l\u2019ambiance qui r\u00e9gnait chez moi avec son hostilit\u00e9, comme si elle m\u2019en voulait de l\u2019avoir vue si vuln\u00e9rable.<\/span><\/div>\n
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La situation \u00e9tait presque intenable, mais je savais que si je mettais les choses sur la table, AA jouerait l\u2019innocente. Je me plaignais sans cesse de ma colocataire Dr Jekyll et Mr Hyde aupr\u00e8s de mes amis New Yorkais, cependant je craignais encore plus de devoir me lancer \u00e0 la recherche d\u2019une nouvelle colocation avec des inconnus (voir chapitre 1 et 2). Finalement, mon dilemme se d\u00e9noua quand une amie me proposa de reprendre une chambre dans son appartement du West Village avec sa coloc am\u00e9ricaine, \u00e0 premi\u00e8re vue normale, et un troisi\u00e8me locataire \u00e0 s\u00e9lectionner. Apr\u00e8s h\u00e9sitations (<\/span>\u00ab <\/span>c\u2019est plus cher, je pr\u00e9f\u00e8re le East Village, et si je ne me sens pas mieux dans la nouvelle coloc ?<\/span> \u00bb<\/span>), j\u2019ai d\u00e9cid\u00e9 que, m\u00eame si ce n\u2019\u00e9tait pas la solution parfaite (\u00e7a ne l\u2019est jamais), je devais d\u00e9gager de l\u2019enfer de la cohabitation avec AA.<\/span><\/div>\n
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Le 1^{er<\/sup> mai, quand j\u2019ai donn\u00e9 \u00e0 AA mon mois de pr\u00e9avis, sa seule r\u00e9action a \u00e9t\u00e9 de se plaindre qu\u2019elle ait \u00e0 chercher quelqu\u2019un de nouveau (avec elle c\u2019\u00e9tait toujours \u00ab me, me, me \u00bb). Ensuite elle s\u2019est d\u00e9lest\u00e9e compl\u00e8tement de toute forme de civilit\u00e9 \u00e0 mon \u00e9gard. Elle s\u2019est rendue dans ma chambre en mon absence (et clairement elle n\u2019y \u00e9tait permise sous aucune condition, other than fire emergency !), m\u2019a menti \u00e9hont\u00e9ment (en soi, pour une broutille, mais \u00e7a en dit long sur notre rapport de confiance !). Elle a exig\u00e9 que je sois absente quand elle a fait visiter ma chambre \u00e0 des colocataires potentiels (bonus de la visite, elle a fait le m\u00e9nage de tout l\u2019appartement pour la premi\u00e8re fois depuis que nous vivions ensemble !). Un des signes qui m\u2019a fait comprendre que \u00e7a ne tournait pas tout \u00e0 fait rond dans sa t\u00eate c\u2019est quand je me suis rendue compte par hasard qu\u2019elle m\u2019avait enlev\u00e9e de la liste ses amis sur Facebook, bien avant que je ne quitte les lieux. AA, la reine du passive agressive<\/i>\u2026 et bravo la maturit\u00e9 \u00e0 l\u2019aube de ses 30 ans!<\/span><\/div>\n<\/div>\nC\u2019est difficile de vous expliquer \u00e0 quel point cette situation m\u2019a affect\u00e9e. Tout se faisait insidieusement, une accumulation de petites choses insupportables. Pour moi, ma colocataire \u00e9tait devenue un monstre ! Traumatis\u00e9e par la situation, j\u2019ai presque \u00e9t\u00e9 soulag\u00e9e quand la bombe AA m\u2019a explos\u00e9e en pleine figure. C\u2019\u00e9tait la preuve une bonne fois pour toutes que je n\u2019\u00e9tais pas parano\u00efaque et que cette fille avait un probl\u00e8me\u2026 (le fait qu\u2019elle n\u2019ait pas mis les pieds dehors entre f\u00e9vrier et mai, sauf pour aller en cours, y \u00e9tait peut-\u00eatre pour quelque chose ?). Un soir, j\u2019ai \u00e9t\u00e9 r\u00e9veill\u00e9e \u00e0 4 heures du matin par AA qui claquait la porte de sa chambre \u00e0 r\u00e9p\u00e9tition, avec insistance, avec d\u00e9dain, avec plaisir ? Impossible de me rendormir tellement j\u2019\u00e9tais choqu\u00e9e par tant de m\u00e9chancet\u00e9 gratuite. Le lendemain matin, je lui ai laiss\u00e9 un mot poli mais irrit\u00e9, l\u2019ai \u00e9vit\u00e9e en rentrant du travail, et me suis paisiblement endormie apr\u00e8s avoir pass\u00e9 la soir\u00e9e en bonne compagnie, \u00e0 la recherche du meilleur rapport quantit\u00e9\/prix pour une frozen margarita dans le West Village.<\/span><\/div>\n<\/div>\nA 4 heures du matin, m\u00eame sc\u00e9nario que la veille. AA prenait son pied \u00e0 me torturer, c\u2019est moi qui vous le dis! Cette fois-ci je suis sortie imm\u00e9diatement de ma chambre et ai intercept\u00e9e la coupable entre deux claquements. <\/span>Lorsque je l\u2019ai confront\u00e9e, voici quelle a \u00e9t\u00e9 sa r\u00e9action en VO : \u201cWhat do I fucking care, why don\u2019t you get used to it since you always make some noise, even when I told you five times not to\u201d. <\/span>Je tiens \u00e0 pr\u00e9ciser que sa perception du bruit doit \u00eatre diff\u00e9rente de la mienne : elle m\u2019accusait MOI alors que tout ce que j\u2019avais fait c\u2019\u00e9tait de vivre dans notre appartement comme une personne normale et respectueuse, avec des horaires diff\u00e9rents des siens. Mais AA \u00e9tait clairement le martyr puisqu\u2019il m\u2019\u00e9tait arriv\u00e9 par le pass\u00e9 de la r\u00e9veiller accidentellement \u00e0 cause des VIBRATIONS des placards de la cuisine !!! Ce qui m\u2019avait valu un avertissement d\u00e9sagr\u00e9able de sa part, et la pose de post-it de couleur rouge vif \u00ab quiet please \u00bb aux quatre coins de notre espace commun (no comment). Apr\u00e8s qu\u2019AA m\u2019a aboy\u00e9 la tirade ci-dessus \u00e0 la figure, j\u2019\u00e9tais extr\u00eamement choqu\u00e9e mais ne voulais pas en rester l\u00e0, je voulais la forcer \u00e0 se comporter comme une adulte ! Je me suis donn\u00e9e cinq minutes pour me ressaisir et l\u2019ai r\u00e9-intercept\u00e9e quand elle est sortie de la salle de bain. Elle m\u2019a accord\u00e9 un charmant \u00ab I don\u2019t want to talk to you \u00bb comme r\u00e9ponse, et m\u2019a claqu\u00e9 (re-re-re-rebelote) la porte de sa chambre au nez pour me priver de toute forme de communication cens\u00e9e. Ce furent les derni\u00e8res paroles que nous nous sommes \u00e9chang\u00e9es en personne. <\/span><\/div>\n<\/div>\nJ\u2019ai r\u00e9alis\u00e9 cette nuit-l\u00e0 qu\u2019AA avait d\u00e9velopp\u00e9 un complexe de pers\u00e9cution et qu\u2019il n\u2019y avait plus rien \u00e0 attendre d\u2019elle. Il me restait 10 jours \u00e0 survivre avec une fille qui avait p\u00e9t\u00e9 les plombs (depuis un moment d\u00e9j\u00e0 apparemment !) et qui me traitait d\u00e9sormais comme la femme invisible, avec tout le m\u00e9pris dont elle \u00e9tait capable. Je me suis donc mise en mode \u00ab commando \u00bb jusqu\u2019\u00e0 ce que je puisse m\u2019installer officiellement dans mon nouveau chez moi : j\u2019ai d\u00e9m\u00e9nag\u00e9 mes affaires qui avaient une valeur sentimentale ou financi\u00e8re, sauf mon ordinateur, dans mon futur salon ; j\u2019ai fait un double des cl\u00e9s de chez AA en secret ; et je me suis install\u00e9e chez une amie pendant qu\u2019elle \u00e9tait en voyage d\u2019affaire, God bless her ! <\/span><\/div>\n<\/div>\nLe bras de fer psychologique allait commencer. AA avait toujours mon ch\u00e8que de caution entre les mains, et donc un net avantage. Elle a daign\u00e9 s\u2019adresser \u00e0 moi par \u00e9crit quand je lui ai envoy\u00e9 un email \u00e0 ce sujet, mais cela lui a pris quatre jours ! J\u2019ai lu sa r\u00e9ponse avec stupeur. Voici comment elle pr\u00e9sentait la situation : au 31 mai je devais laisser la chambre dans l\u2019\u00e9tat o\u00f9 elle \u00e9tait quand j\u2019y avais emm\u00e9nag\u00e9, les cl\u00e9s sur la table, et AA se proposait de m\u2019envoyer mon ch\u00e8que de caution par la poste quand elle recevrait la prochaine facture d\u2019\u00e9lectricit\u00e9 et aurait fait la d\u00e9duction (au milieu du mois suivant) !!! N\u2019ayant absolument aucune confiance dans cette peste, il \u00e9tait pour moi inadmissible de me plier \u00e0 ses conditions, d\u2019autant plus qu\u2019\u00e0 mon emm\u00e9nagement elle m\u2019avait fait signer un roommate agreement<\/i> indiquant que je r\u00e9cup\u00e9rais mon ch\u00e8que au moment o\u00f9 je quitterais les lieux (laiss\u00e9s en bon \u00e9tat). Je lui ai laiss\u00e9 une note ferme disant qu\u2019elle me devait ce ch\u00e8que et que j\u2019en laisserais un autre pour la facture d\u2019\u00e9lectricit\u00e9. Sa r\u00e9ponse finale \u00e9tait r\u00e9dig\u00e9e d\u2019un ton particuli\u00e8rement condescendant : elle me mena\u00e7ait de changer la serrure si je ne d\u00e9posais pas les cl\u00e9s en partant, pr\u00e9cisant que le co\u00fbt en serait d\u00e9duit de mon ch\u00e8que de caution que je recevrais plus tard (quand \u00e7a lui chante ?). Son email se terminait aussi s\u00e8chement qu\u2019il avait commenc\u00e9 : \u00ab Do not leave me any more notes or emails I am not going to discuss this any further \u00bb, me privant ainsi encore une fois de toute forme de communication. Malheureusement je n\u2019\u00e9tais pas en position de force, ou m\u00eame de n\u00e9gociation et, comme je souhaitais continuer \u00e0 me comporter comme une personne civilis\u00e9e (\u00e9videment, j\u2019aurais pu piquer son ordinateur !), le montant d\u2019un mois de loyer qui me revenait de droit \u00e9tait \u00ab pris en otage \u00bb.<\/span><\/div>\n<\/div>\nA ce niveau l\u00e0 de chantage, je n\u2019avais plus aucun choix. J\u2019\u00e9tais en col\u00e8re et humili\u00e9e, mais tout ce qu\u2019il me restait \u00e0 faire c\u2019\u00e9tait suivre ses stupides r\u00e8gles et ne donner \u00e0 AA AUCUNE excuse pour d\u00e9duire un centime de plus de mon ch\u00e8que de caution (tout en r\u00eavant \u00e0 des sc\u00e9narios de vengeance diverses et vari\u00e9s, une fa\u00e7on comme une autre de se soulager !). J\u2019\u00e9tais donc plus que jamais en mode commando, mais le moral des troupes (enfin mon moral \u00e0 moi quoi) a pris un coup quand j\u2019ai r\u00e9alis\u00e9 que\u2026 le blu-tack am\u00e9ricain que j’avais utilis\u00e9 g\u00e9n\u00e9reusement (qui pour info est vraiment bleu, et pas jaune ou blanc comme en France) avait laiss\u00e9 des traces de gras irr\u00e9versibles un peu partout sur les murs de ma chambre. C\u2019est sur cette r\u00e9alisation d\u00e9primante que le weekend du 31 mai, le weekend de mon d\u00e9m\u00e9nagement, est enfin arriv\u00e9. Aux Etats-Unis, il s\u2019agit d\u2019un weekend prolong\u00e9 (\u00ab Memorial day \u00bb est f\u00e9ri\u00e9). La canicule estivale \u00e9tait d\u00e9j\u00e0 au rendez-vous et toutes les New Yorkaises avaient sorti leurs plus beaux, pardon leurs plus courts, atours\u2026 Quand \u00e0 moi, j\u2019ai pass\u00e9 le weekend en \u00ab bleu de travail \u00bb, et en solitaire, tous mes amis d\u2019ici \u00e9tant en vadrouille \u00e0 droite \u00e0 gauche pour le long weekend.<\/span><\/div>\n<\/div>\nDay One, samedi : J\u2019ai fini de tout empaqueter ; fini de retirer le blu-tack de mes murs d\u00e9sormais nus mais toujours sales (cela m\u2019a quand m\u00eame pris des heures !) ; ai tent\u00e9 en vain de faire disparaitre les traces restantes avec l\u2019\u00e9ponge magique de Mr. Propre (vraiment magique pour tout, sauf pour \u00e7a\u2026) ; ai continu\u00e9 les allers-retours entre mes trois appartements (l\u2019ancien, le nouveau et celui de mon amie en voyage) parfois en m\u00e9tro, parfois en taxi, mais toujours avec des sacs aux bras.<\/span><\/div>\n<\/div>\nDay Two, dimanche : Merci mon Am\u00e9ricain ! <\/span>M\u00eame \u00e0 distance, mon boyfriend a carr\u00e9ment assur\u00e9 ! Il m\u2019a envoy\u00e9 son fr\u00e8re, avec voiture et ami, pour m\u2019aider \u00e0 d\u00e9m\u00e9nager mes derniers gros sacs et meubles (mon fameux lit Ikea qui ne voulait pas se laisser d\u00e9monter, comme si je n\u2019avais pas assez de Krisprolls sur la planche !). Apr\u00e8s deux voyages et je ne sais pas combien de fois quatre \u00e9tages \u00e0 descendre (et surtout \u00e0 monter) dans chaque immeuble, et apr\u00e8s beaucoup de claquements de porte \u00ab accidentels \u00bb (petit retour de b\u00e2ton car, \u00e0 onze heures du matin, AA roupillait toujours bien s\u00fbr), ma chambre \u00e9tait enti\u00e8rement vide. Soulagement certain, mais de courte dur\u00e9e, que faire pour sauver les murs et mon ch\u00e8que de caution ? Sachant que je n\u2019avais rien \u00e0 attendre de la propri\u00e9taire de l\u2019appartement (une veille fouine malpolie) en ce qui concernait la re-peinture de ma chambre, je me suis laiss\u00e9e convaincre par mon Am\u00e9ricain que j\u2019\u00e9tais parfaitement capable de rafraichir mes murs moi-m\u00eame ! Sans prendre le temps de d\u00e9faire mes sacs ou de remonter mon lit, je suis retourn\u00e9e \u00e0 l’appartement de mon amie pour me doucher et d\u00e9jeuner, et me suis dirig\u00e9e dans la foul\u00e9e vers le Mr. Bricolage am\u00e9ricain ! J\u2019ai peint tout l\u2019apr\u00e8s-midi\u2026 La journ\u00e9e a \u00e9t\u00e9 \u00e9puisante, et \u00e9patante ! Je sais peindre !!! On ne devrait jamais sous-estimer les joies du travail manuel intensif\u2026<\/span><\/div>\n<\/div>\nDay Three, lundi : J\u2019ai fini la peinture de ma chambre le matin. Une fois tous les murs secs, je suis retourn\u00e9e pour la derni\u00e8re fois dans mon appartement du East Village afin de m\u2019occuper des ultimes d\u00e9tails (d\u00e9sinstaller l\u2019atelier peinture de pro, aspirer, d\u00e9poussi\u00e9rer les plaintes, vider les poubelles\u2026). J\u2019ai laiss\u00e9 la pi\u00e8ce dans un \u00e9tat sublime, avec les cl\u00e9s sur la table de la cuisine\u2026. Il ne me restait plus qu\u2019\u00e0 essayer d\u2019oublier l\u2019angoisse et la rage que cette colocataire vicieuse avait provoqu\u00e9es en moi.<\/span><\/div>\n<\/div>\nTrois semaines plus tard, apr\u00e8s des emails et des coups de fils laiss\u00e9s sans r\u00e9ponse \u00e0 AA, je la menace de sanctions l\u00e9gales. Le lendemain je re\u00e7ois ENFIN par la poste mon ch\u00e8que de caution. THE END”<\/span><\/p>\n[Retour au pr\u00e9sent] <\/b><\/span><\/div>\n
<\/div>\nR\u00e9trospective “<\/span>Sleeping with the Enemy (enfin pas dans la m\u00eame chambre)”<\/span><\/b> <\/span><\/div>\nDr<\/i>. Jekyll<\/i> and Mr<\/i>. Hyde<\/i> (Rouben Mamoulian, <\/span>1931)<\/i><\/span><\/span><\/i><\/div>\nSleeping with the Enemy<\/i> (<\/span>Joseph Ruben<\/span>, 1991) <\/span><\/span> <\/i><\/div>\nSingle White Female<\/i> (Barbet Schroeder<\/span><\/span>, 1992) <\/span><\/span><\/div>\nThe Joy Luck Club<\/i><\/i> (<\/span>Wayne Wang,<\/span> 1993)<\/span><\/i><\/div>\n<\/i><\/span><\/span><\/div>\n <\/span><\/div>\nvia
\nMarion en V.O<\/a>
\n}