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{"id":7563,"date":"2014-06-22T19:26:05","date_gmt":"2014-06-22T23:26:05","guid":{"rendered":"http:\/\/www.nyfrenchgeek.com\/2014\/06\/recherche-new-yorkaise-desesperement-chapitre-2-2\/"},"modified":"2014-06-22T19:26:06","modified_gmt":"2014-06-22T23:26:06","slug":"recherche-new-yorkaise-desesperement-chapitre-2-2","status":"publish","type":"post","link":"http:\/\/www.nyfrenchgeek.com\/2014\/06\/recherche-new-yorkaise-desesperement-chapitre-2-2\/","title":{"rendered":"Recherche New Yorkaise d\u00e9sesp\u00e9r\u00e9ment: Chapitre 2"},"content":{"rendered":"
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Chers tous,<\/p>\n

La suite de mon enqu\u00eate de terrain, “Recherche New Yorkaise d\u00e9sesp\u00e9r\u00e9ment”. Pour ceux qui ne les auraient pas d\u00e9j\u00e0 lues, l’introduction et les Observations #1 et 2, c’est par ici<\/a>.<\/p>\n

Observation #3<\/b>: La New Yorkaise ira tr\u00e8s loin. <\/b><\/p>\n

Dans la ville du dollar-Dieu et du capitalisme \u00e0 outrance, l’individualisme est une vertu. Ceci est la cons\u00e9quence, selon moi, de l’une des diff\u00e9rences les plus fon-da-men-tales entre la France et les \u00c9tats-Unis: la libert\u00e9 y est plus sacr\u00e9e que l’\u00e9galit\u00e9. Cette diff\u00e9rence se r\u00e9percute dans la vie quotidienne des expatri\u00e9s \u00e0 New York de mille et une fa\u00e7ons plus ou moins d\u00e9routantes pour les Europ\u00e9ens habitu\u00e9s \u00e0 la philosophie du Wellfare State. Mais les New Yorkaises ont \u00e9t\u00e9 biberonn\u00e9es \u00e0 cette vision du monde depuis leur plus tendre enfance: tu iras loin, et tu seras riche, ma fille! Miss Liberty montre l’exemple: ici tout est possible, mais c’est chacun pour soi.<\/p>\n

Alors vous allez sans doute me dire que, sur le papier (sur le blog, si vous pr\u00e9f\u00e9rez), l\u00e0 je ne fais qu’\u00e9num\u00e9rer des banalit\u00e9s \u00e9videntes, et que j’\u00e9tais forc\u00e9ment au courant de tout cela avant de partir. Oui, et non. Car la subtilit\u00e9 est l\u00e0 justement: entre sur le papier et dans ma r\u00e9alit\u00e9 quotidienne, il y a eu un oc\u00e9an \u00e0 traverser. Comme si pour vivre \u00e0 New York sereinement il m’avait fallu litt\u00e9ralement traverser l’Atlantique \u00e0 la nage et, \u00e0 mon arriv\u00e9e, mouill\u00e9e comme Snoopy \u00e0 la sortie de son bain semi-annuel (un personnage d\u00e9sormais r\u00e9current de mon blog, comme Charlie, \u00e0 vous de le trouver!), on m’avait annonc\u00e9 “\u00c7a y ait vous avez compris! Maintenant allez profiter du ‘r\u00eave am\u00e9ricain'”. Tr\u00eave de m\u00e9taphore, ce qui s’est r\u00e9ellement pass\u00e9 c’est que j’ai pris un avion Air France, je me suis trouv\u00e9e une bonne confidente, et je me suis accroch\u00e9e \u00e0 mon passeport europ\u00e9en pour me donner confiance en me disant “Si quelque chose m’arrive, je peux toujours rentrer et aller chez le dentiste pour 20 euros”.<\/p>\n

Clairement ce n’est pas l’approche la plus pratique! Pour ceux qui me connaissent en personne cela va peut-\u00eatre vous \u00e9tonner \u00e9tant donn\u00e9 que vous avez \u00e9t\u00e9 t\u00e9moins de mon amour inconditionnel pour la culture am\u00e9ricaine depuis ma nuit des temps… au coll\u00e8ge: Leonardo DiCaprio, Quicksilver et Alanis Morissette (OK, Canadienne, \u00e7a compte qu’\u00e0 moiti\u00e9); au lyc\u00e9e: le cheesecake, Douglas Kennedy et Urban Outfitter; \u00e0 l’Universit\u00e9: Starbucks coffee, Edward Hopper et Elia Kazan (j’en passe et des meilleurs!) Vous avez \u00e9galement \u00e9t\u00e9 t\u00e9moins de mes aller-retour tr\u00e8s r\u00e9guliers vers la c\u00f4te Ouest, Est, et m\u00eame parfois au milieu. Mais ceux qui me connaissent bien savent aussi que je suis d’un naturel, disons, un peu stress\u00e9e parfois, donc le choc culturel in\u00e9dit que j’ai v\u00e9cu suite \u00e0 mon installation \u00e0 New York \u00e7a \u00e9t\u00e9 plut\u00f4t comme un \u00e9lectrochoc. Et c’est aussi pour \u00e7a que j’ai cr\u00e9\u00e9 ce blog: pour ceux qui se demandent peut-\u00eatre comment on apprend \u00e0 vivre ici comme une New Yorkais born in the USA<\/i>, sans visa de touriste, sans assurance maladie \u00e9tudiante internationale de la SMERRA, sans riche mari \u00e0 la BNP (no offence!), et sans cinq semaines de cong\u00e9s pay\u00e9s par an…<\/p>\n

La New Yorkaise, elle ira tr\u00e8s loin, donc. Tout simplement car elle a grandi ici! Voici une illustration concr\u00e8te de cette \u00e9vidence pas si \u00e9vidente que \u00e7a, comme je viens de vous le d\u00e9montrer. Prenons l’exemple du lieu de travail. Mon premier conseil pour vous, chers lecteurs, il faut manger ou se faire manger. Seriously! Au bureau, j’ai parfois l’impression d’\u00eatre dans une jungle inhospitali\u00e8re, o\u00f9 j’apprends chaque jour, petit \u00e0 petit, comment survivre et, si tout va bien, moi aussi j’irai tr\u00e8s loin. C’est frustrant, car je ne peux pas me fier \u00e0 mes instincts naturels (compl\u00e8tement fauss\u00e9s par une enfance paisible au bord de la mer, o\u00f9 les seuls animaux un peu sauvages \u00e9taient quelques phoques.) Alors j’observe et je me force \u00e0 suivre le mouvement.<\/p>\n

Pour \u00eatre plus pr\u00e9cise, voici comment cet \u00e9t\u00e9 (ah l’\u00e9t\u00e9 au bureau!) j’ai r\u00e9alis\u00e9 quelque chose de tr\u00e8s important. Attention, je vous pr\u00e9viens, vous allez sans doute compl\u00e8tement tomber des nues. Imaginons que vous ayez \u00e9t\u00e9 embauch\u00e9 pour vos comp\u00e9tences, votre exp\u00e9rience, votre parcours scolaire sans faute, pour remplir le quotta affirmative action<\/i>, ou que sais-je encore. Vous \u00eates motiv\u00e9, pr\u00eat \u00e0 travailler dur, good for you!… Mais personne ne va venir vous demander votre aide<\/i>.<\/p>\n

En effet, les Am\u00e9ricains ont une conception de la productivit\u00e9 TRES diff\u00e9rente de celle des Europ\u00e9ens. Ici “d\u00e9l\u00e9guer” (un mot magique non?) est 1) Mal vu, ou 2) La plaie! (gros soupirs de mes coll\u00e8gues quand on leur annonce qu’ils vont devoir superviser des stagiaires). Sur mon lieu de travail, \u00e0 part quelques exceptions, tout le monde est Am\u00e9ricain et, \u00e0 part ceux qui ne m’ont jamais parl\u00e9 ou qui ne se sont jamais demand\u00e9 pourquoi mes vacances sont syst\u00e9matiquement pass\u00e9es \u00e0 Paris et autour, tout le monde sait que je parle couramment le Fran\u00e7ais (“D’oh!” comme dirait Hommer Simpson). Pourtant, deux de mes coll\u00e8gues ont pr\u00e9f\u00e9r\u00e9 laiss\u00e9 leur toute nouvelle stagiaire \u00e9crire le brouillon d’un email en Fran\u00e7ais (l’id\u00e9e \u00e9tait de l’envoyer \u00e0 des institutions de francophiles \u00e0 New York pour faire conna\u00eetre certains de nos programmes), plut\u00f4t que de me confier directement cette t\u00e2che. R\u00e9sultat: cette adorable stagiaire a certes v\u00e9cu \u00e0 Bastille pendant 6 mois, mais \u00e7a aurait \u00e9t\u00e9 une insulte d’envoyer une telle missive \u00e0 quiconque parlant ma langue natale. On s’est finalement d\u00e9cid\u00e9 \u00e0 me consulter \u00e0 la derni\u00e8re minute, j’ai r\u00e9\u00e9cris la traduction en partant de z\u00e9ro en cinq minutes chrono, mais il \u00e9tait d\u00e9j\u00e0 trop tard et l’email n’a pas \u00e9t\u00e9 envoy\u00e9 \u00e0 temps… Lorsque j’ai point\u00e9 cette incoh\u00e9rence \u00e0 mes coll\u00e8gues, voici quelle a \u00e9t\u00e9 leur r\u00e9ponse: “Our intern wanted to give it a shot”… Hum. Of course<\/i>, la stagiaire voulait le faire elle-m\u00eame, bien qu’en en \u00e9tant incapable, c’est comme \u00e7a que l’on gravit les \u00e9chelons \u00e0 New York!<\/p>\n

Je me rends compte un peu plus chaque jour comment les choses fonctionnent ici. Chaque employ\u00e9 un tant soit peu ambitieux (et si vous n’\u00eates pas ambitieux, circulez y’a rien \u00e0 voir), que ce soit pour la gloire, ou pour un bonus plus ou moins ind\u00e9cent, va se mettre sur le dos un maximum de t\u00e2ches et ne pas les partager. L’\u00e9talon de valeur n’est pas la qualit\u00e9 mais la quantit\u00e9. Si vos fonctions vous font rester au bureau tard, si votre chef vous fait travailler le weekend, cela est per\u00e7u comme une “r\u00e9compense” lorsque vous d\u00e9butez votre carri\u00e8re. La New Yorkaise se doit d’\u00eatre une working girl with upward mobility<\/i>, et il n’est pas consid\u00e9r\u00e9 comme normal de rester au m\u00eame poste plusieurs ann\u00e9es d’affil\u00e9e sans promotion. Certaines retournent m\u00eame \u00e0 l’Universit\u00e9, et s’endettent encore et encore, pour obtenir un master ou un dipl\u00f4me de “grad school” car cela est parfois la seule fa\u00e7on de monter dans l’\u00e9chelle des salaires. Cette philosophie demande des sacrifices assez incompr\u00e9hensibles pour nous les rois de la “qualit\u00e9 de vie” et “du bon-vivre” et de Plus belle la vie<\/i>, (sur France 3, du lundi au vendredi \u00e0 20h10)… Les Fran\u00e7ais ont plusieurs occupations<\/i> dans une journ\u00e9e: le travail, la famille, les amis, les hobbies, les t\u00e2ches et les plaisirs domestiques, les sorties, Plus belle la vie<\/i>, (sur France 3, du lundi au vendredi \u00e0 20h10) etc. Tandis qu’\u00e0 New York “occupation” signifie uniquement la profession que vous exercez… <\/p>\n

Pour conclure, je dirai que ces conceptions tr\u00e8s diff\u00e9rentes de la vie quotidienne ne sont pas forc\u00e9ment insurmontables, mais pour utiliser le jargon local, it can be very challenging<\/i>! Alors chapeau bas \u00e0 la New Yorkaise, je ne me fais pas de soucis pour elle, elle ira tr\u00e8s loin.<\/p>\n

Note pour la Fran\u00e7aise: Yes you can!<\/p>\n

R\u00e9trospective “Recherche New Yorkaise d\u00e9sesp\u00e9r\u00e9ment: Chapitre 2”:<\/b>
<\/span><\/span><\/i>Working Girl<\/i> (<\/span>Mike Nichols, 1988)  <\/span><\/span>
Clueless<\/i> (Amy Heckerling, <\/span><\/span>1995) <\/i>
The Big One<\/i> (<\/span>Michael Moore, 1997)<\/span>
The Devil Wears<\/i> Prada<\/i> (David Frankel, <\/span><\/span>2006)
\nvia
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Marion en V.O<\/a>
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