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{"id":7554,"date":"2014-06-22T06:49:04","date_gmt":"2014-06-22T10:49:04","guid":{"rendered":"http:\/\/www.nyfrenchgeek.com\/2014\/06\/whos-afraid-of-elizabeth-taylor-2\/"},"modified":"2014-06-22T06:49:07","modified_gmt":"2014-06-22T10:49:07","slug":"whos-afraid-of-elizabeth-taylor-2","status":"publish","type":"post","link":"http:\/\/www.nyfrenchgeek.com\/2014\/06\/whos-afraid-of-elizabeth-taylor-2\/","title":{"rendered":"Who’s Afraid of Elizabeth Taylor?"},"content":{"rendered":"
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Elizabeth Taylor and Richard Burton, <\/span>Photo:  Life Magazine<\/i><\/span><\/span><\/p>\n

Chers tous,<\/span><\/span><\/div>\n
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Elizabeth Taylor, so long<\/i>. Elle \u00e9tait l\u2019une des derni\u00e8res l\u00e9gendes vivantes du cin\u00e9ma classique hollywoodien, et mon c\u00f4t\u00e9 cin\u00e9phile nostalgique en a pris un coup aujourd\u2019hui. J\u2019ai d\u00e9couvert ses \u201cyeux violets\u201d en Technicolor dans le film Ivanho\u00e9<\/i> que mon fr\u00e8re et moi nous repassions en boucle \u00e9tant enfants. Quelques ann\u00e9es plus tard, je me suis pench\u00e9e avec attention sur certains autres des films qu\u2019elle a tourn\u00e9s dans les ann\u00e9es 1950. Si vous n\u2019avez pas encore vu Cat on a Hot Tin Roof<\/i>, <\/i>il n\u2019est pas trop tard pour bien faire ! Je me permets de publier ici un extrait de mon m\u00e9moire de fin d\u2019\u00e9tudes qui portait sur l\u2019image de la femme au foyer dans le cin\u00e9ma am\u00e9ricain de l\u2019apr\u00e8s-Seconde Guerre mondiale. Cela ne vous surprendra peut-\u00eatre pas de lire que la personnalit\u00e9 de la femme aux huit (!) mariages a transcend\u00e9 des personnages de \u201cfemme de\u201d qui lui \u00e9taient offerts \u00e0 l\u2019\u00e9poque. Elizabeth Taylor restera pour moi une figure de l\u2019anticonformisme f\u00e9minin, une desperate housewife<\/i> qui ne se laissait pas faire\u2026<\/span><\/span><\/div>\n
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Le poids des dynasties sudistes : Produire un h\u00e9ritier<\/span><\/b><\/div>\n
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Dans Cat on a Hot Tin Roof<\/i> et Giant<\/i>, Elizabeth Taylor incarne une jeune \u00e9pouse devant s\u2019int\u00e9grer dans la famille \u00e9tendue de son mari, et dont la t<\/span>\u00e2<\/span>che supr\u00eame est de prolonger la descendance. <\/span><\/div>\n
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Dans Cat on a Hot Tin Roof<\/i>, Elizabeth Taylor joue Maggie, la femme d\u2019un h\u00e9ritier d\u2019une famille du sud, Brick Pollitt (Paul Newman). Si elle est capable de tenir t\u00eate \u00e0 son \u00e9poux, de le provoquer et de le d\u00e9fier pour tenter de le faire sortir de sa torpeur alcoolis\u00e9e, ses rapports avec son beau-p\u00e8re son plus traditionnels. D\u2019un c\u00f4t\u00e9, elle voudrait le satisfaire et tomber enceinte, ce qui par ailleurs prouverait que son mari a encore du d\u00e9sir pour elle. De l\u2019autre, elle m\u00e9prise profond\u00e9ment la seconde belle-fille de la famille Pollit qui a accouch\u00e9 de cinq enfants insupportables et qu\u2019elle surnomme le \u201cmonstre de fertilit\u00e9\u201d. Maggie est pr\u00eate \u00e0 tout pour reconqu\u00e9rir les faveurs de son mari. Elle tente m\u00eame de le rendre jaloux en flirtant avec le pater familias <\/i>que tout le monde surnomme Big Daddy (Burl Ives). Mais celui-ci ne voit en sa belle-fille s\u00e9ductrice, Maggie \u201cthe cat\u201d, qu\u2019une m\u00e8re potentielle : \u00ab Si c\u2019est moi qui avait \u00e9t\u00e9 mari\u00e9 \u00e0 toi pendant trois ans, tu aurais eu la preuve vivante de mon amour, trois gosses et un quatri\u00e8me dans le tiroir ! \u00bb. <\/span><\/div>\n
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Chez les Pollit, sexualit\u00e9 rime avec f\u00e9condit\u00e9, c\u2019est pourquoi Maggie d\u00e9tonne dans le paysage. Elle est incroyablement aguicheuse mais reste sans enfants. Le film fait planer des doutes sur la \u201cvirilit\u00e9\u201d de Brick, mais du point de vue des parents de ce dernier, c\u2019est la faute de Maggie. Big Momma (Judith Anderson) lui demande avec rudesse : \u00ab Brick a commenc\u00e9 \u00e0 boire depuis qu\u2019il est mari\u00e9. Est-ce que tu rends ton mari heureux ? \u00bb. Ce \u00e0 quoi Maggie la rebelle r\u00e9pond aussit\u00f4t : \u00ab Et moi alors, personne ne me pose la question ? \u00bb. Mais la belle-m\u00e8re de Maggie insiste : \u00ab Quelque chose ne va pas. Tu n\u2019as pas d\u2019enfants et mon fils boit ! Quand un mariage fonctionne, c\u2019est au lit ! \u00bb. Ce genre de commentaire peut faire penser aux pressions qui s\u2019exer\u00e7aient sur les \u00e9pouses des rois d\u2019Europe pour procr\u00e9er \u00e0 tout prix et donner naissance \u00e0 un fils. Pourtant, l\u2019autre belle-fille Pollit n\u2019est pas choqu\u00e9e par cette vision r\u00e9trograde de la maternit\u00e9 : \u00ab Je suis fi\u00e8re de pouvoir dire qu\u2019il y a une dynastie pr\u00eate \u00e0 prendre le relais gr\u00e2ce \u00e0 moi ! \u00bb.<\/span><\/div>\n
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Dans cette famille aux valeurs traditionnelles, l\u2019obsession des grands-parents est leur descendance, mais, paradoxalement, Big Daddy ne peut pas supporter les petits-enfants d\u00e9j\u00e0 venus agrandir la famille. Il semble toujours dans l\u2019attente d\u2019un h\u00e9ritier qui pourra assumer pleinement le nom familial et compte sur Brick et Maggie. Le couple a donc la charge importante de perp\u00e9tuer la descendance, mais ne peut mener \u00e0 bien cette t\u00e2che. Brick demande ainsi \u00e0 sa femme : \u00ab Et comment tu vas faire avec un homme qui ne peut pas te supporter ? \u00bb. Maggie lui r\u00e9pond : \u00ab C\u2019est mon probl\u00e8me ! J\u2019y travaille\u2026 \u00bb. Finalement, la pression est si forte que Maggie fait le mensonge pieux d\u2019une grossesse imaginaire, renouant par la m\u00eame occasion avec son \u00e9poux.<\/span> <\/span><\/div>\n
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Dans Giant<\/i>, Elizabeth Taylor incarne \u00e0 nouveau une \u00e9pouse qui doit apprendre \u00e0 vivre dans une famille aux valeurs conservatrices. Elle interpr\u00e8te Leslie, une jeune femme issue de la bonne soci\u00e9t\u00e9 de la c\u00f4te est des \u00c9tats-Unis. A la suite de son mariage avec Bick Benedict (Rock Hudson) qui poss\u00e8de un ranch au Texas, elle d\u00e9m\u00e9nage et tente de s\u2019adapter \u00e0 un environnement initialement hostile. En effet, la soeur de Bick, Luz (Mercedes McCambridge), a du mal \u00e0 s\u2019accommoder de cet \u00e9l\u00e9ment intrusif. Mais Leslie ne se laisse pas faire : \u00ab Je ne peux pas \u00eatre une invit\u00e9e dans la maison de mon propre mari ! \u00bb.<\/span><\/div>\n<\/div>\n
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Elizabeth Taylor dans Giant<\/i> (Warner Bros. Pictures)<\/span> <\/span><\/div>\n
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Cependant, elle abandonne volontairement une partie de son ind\u00e9pendance : acte symbolis\u00e9 par l\u2019ex\u00e9cution de son cheval, indomptable, qui a caus\u00e9 la mort de Luz. Elle essaye ainsi de faire plaisir \u00e0 son \u00e9poux, m\u00eame si celui-ci a des vues assez r\u00e9actionnaires sur la place des femmes en soci\u00e9t\u00e9. Par exemple, lorsque Leslie essaye en vain de prendre part \u00e0 une conversation politique, elle est rapidement d\u00e9courag\u00e9e : \u00ab Messieurs, vous vous comportez comme des hommes pr\u00e9historiques ! Qui a-t-il de si masculin dans votre sujet de discussion pour qu\u2019une femme ne puisse intervenir ? \u00bb. Bick est tr\u00e8s en col\u00e8re que sa femme ait ainsi empi\u00e9t\u00e9 sur son autorit\u00e9.<\/span><\/div>\n<\/div>\n
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Elizabeth Taylor dans Giant<\/i> (Warner Bros. Pictures)<\/span><\/p>\n
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N\u00e9anmoins le couple trouve rapidement son \u00e9quilibre, notamment quand Leslie annonce sa grossesse. Cette pr\u00e9rogative f\u00e9minine constitue un devoir, mais surtout un pouvoir, r\u00e9serv\u00e9 aux femmes. Le personnage jou\u00e9 par Elisabeth Taylor r\u00e9ussit \u00e0 s\u2019imposer face \u00e0 Bick, mais son domaine d\u2019intervention reste limit\u00e9 : les quartiers pauvres non loin du ranch et l\u2019int\u00e9rieur de leur maison. M\u00eame si, pour reprendre la remarque de Peter Biskind \u00e0 propos de Pillow Talk<\/i>, ce domaine n\u2019est pas totalement insignifiant : \u00ab La d\u00e9coration int\u00e9rieure devient une m\u00e9taphore de la capacit\u00e9 d\u2019une femme \u00e0 transformer un monde masculin, \u00e0 modeler ses valeurs \u00e0 son image \u00e0 elle. \u00bb1<\/sup>. L\u2019auteur ajoute que le film Giant <\/i>c\u00e9l\u00e8bre la d\u00e9cr\u00e9pitude du syst\u00e8me patriarcal. Comme Bick finit par le dire \u00e0 sa femme \u00e0 propos de leur vie commune ou de l\u2019\u00e9ducation des enfants : \u00ab Fais comme bon te semble\u2026 \u00bb<\/span><\/span><\/div>\n
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Dans ce film, Elizabeth Taylor se rapproche autant que possible du mod\u00e8le de la femme rebelle. Elle est capable de s\u2019adapter lorsqu\u2019elle devient membre d\u2019une famille aux traditions ancestrales, sans pour autant renoncer \u00e0 son droit d\u2019\u00e9mettre une opinion anticonformiste. Elle r\u00e9ussit \u00e0 infl\u00e9chir les id\u00e9es conservatrices de son mari, accompagnant ainsi la transformation de la dynastie Benedict : la deuxi\u00e8me et la troisi\u00e8me g\u00e9n\u00e9ration ont une plus grand ouverture d\u2019esprit. Dans les ann\u00e9es 1950, Elizabeth Taylor r\u00e9ussit peut-\u00eatre \u00e0 reprendre le flambeau d\u2019un certain type de personnages f\u00e9minins, affirm\u00e9s, ind\u00e9pendants qui semblaient avoir disparu des \u00e9crans depuis les ann\u00e9es 1930. Dans les ann\u00e9es de guerre froide, elle fait parfois figure d\u2019exception, r\u00e9ussissant par exemple <\/span><\/span>\u00e0 <\/span><\/span>incarner une h\u00e9ro\u00efne qui ne plie jamais face aux hommes qui l\u2019entourent dans A Place in<\/i> the Sun<\/i>, Giant<\/i>, Cat on a Hot Tin Roof <\/i>et Suddenly, Last Summer<\/i>. Marjorie Rosen affirme que: <\/span><\/span><\/div>\n

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seule parmi les jeunes \u00e9pouses, elle servit de figure positive sur grand \u00e9cran pour le public f\u00e9minin, incarnant une jeune femme aimante capable d\u2019exprimer ses besoins et ses d\u00e9sirs. [\u2026] Et c\u2019est cet ego, cet impatience, et cette implication personnelle, qui d\u00e9tonnaient avec les personnages trop parfaits de martyrs d\u00e9sint\u00e9ress\u00e9s\u2026 sanglotant et soufrant pour les hommes plut\u00f4t que pour elles-m\u00eames2<\/sup>. <\/b> <\/span><\/span><\/p>\n

1. BISKIND, Peter, Seeing is Believing: How Hollywood Taught Us to Stop Worrying and Love the Fifties<\/i>, New York, Henry Holt, 2000, page 290-291.<\/span><\/span><\/div>\n

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2. ROSEN, Marjorie, Popcorn Venus: Women, Movies and the American Dream<\/i>, NewYork, Coward, Mc Cann and Geoghegan, 1973, page 264. Cit\u00e9e par BYARS, Jackie, All that Hollywood Allows: Re-Reading Gender in 1950s Melodrama<\/i>, Chapel Hill, the University of North Carolina Press, 1991, page 98. <\/b><\/span><\/div>\n
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R\u00e9trospective:  “Who’s Afraid of Elizabeth Taylor?”:<\/b><\/span><\/b> <\/i><\/div>\n<\/div>\n
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Father of the Bride<\/i> (Vincente Minnelli, 1950)<\/div>\n

A Place<\/i> in the Sun<\/i> (George Stevens, 1951)<\/div>\n

Ivanhoe<\/i> (Richard Thorpe, 1952)<\/div>\n
Giant<\/i> (George Stevens, 1956)<\/div>\n
Cat on a Hot Tin Roof<\/i> (Richard Brooks, 1958)<\/div>\n
Suddenly, Last Summer<\/i> (Joseph L. Mankiewicz, 1959)<\/div>\n
Who’s Afraid of Virginia Woolf?<\/i> (Mike Nichols, 1966)<\/div>\n<\/div>\n

via
\nMarion en V.O<\/a>
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