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{"id":7415,"date":"2014-05-25T22:55:31","date_gmt":"2014-05-26T02:55:31","guid":{"rendered":"http:\/\/www.nyfrenchgeek.com\/2014\/05\/trois-petits-tours-et-puis-sen-vont-le-licenciement-the-american-way-2\/"},"modified":"2014-05-25T22:55:32","modified_gmt":"2014-05-26T02:55:32","slug":"trois-petits-tours-et-puis-sen-vont-le-licenciement-the-american-way-2","status":"publish","type":"post","link":"http:\/\/www.nyfrenchgeek.com\/2014\/05\/trois-petits-tours-et-puis-sen-vont-le-licenciement-the-american-way-2\/","title":{"rendered":"Trois petits tours et puis s’en vont : le licenciement, the American way"},"content":{"rendered":"
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<\/a><\/div>\n

Chers tous,<\/span> <\/span><\/span><\/span>

Votre Fran\u00e7aise \u00e0 New York pourra bient\u00f4t vous raconter ses histoires de New Yorkaise qui d\u00e9barque en France ! Apr\u00e8s quatre ans de bons et loyaux services (mis-\u00e0-part quand je travaillais sur mon blog les journ\u00e9es trop calmes au bureau, hum hum\u2026), mon employeur se s\u00e9pare de moi. Le projet principal sur lequel j\u2019avais \u00e9t\u00e9 stagiaire puis embauch\u00e9e, vient d\u2019\u00eatre mis en <\/span>\u00ab <\/span>coma \u00e0 dur\u00e9e ind\u00e9termin\u00e9e <\/span>\u00bb<\/span> et mon poste supprim\u00e9 pour des raisons financi\u00e8res. En jargon am\u00e9ricain passif-agressif, \u00ab I was let go<\/i> \u00bb.<\/span><\/span><\/span>

En fait, j\u2019avais rendez-vous avec le directeur pour parler de ce que je m\u2019imaginais \u00eatre tout autre chose donc, m\u00eame si j\u2019\u00e9tais au courant des probl\u00e8mes d\u2019argent de ma boite (depuis un an, l\u2019ensemble du staff se prend baisse de salaire sur baisse de salaire, oui je sais, un concept qui n’existe pas en France, ici cela s’appelle des
furlough days<\/i><\/a>, fermer la parenth\u00e8se), je suis tomb\u00e9e de haut puisque qu\u2019ils avaient engag\u00e9 la proc\u00e9dure de renouvellement de mon visa H1B pour 3 ans, ce qui ne sert donc plus \u00e0 rien. Car, en th\u00e9orie<\/i>, plus de job = plus de visa = plus le droit de rester sur le territoire am\u00e9ricain. Et en p<\/i>ratique<\/i>, les options qui s’offrent \u00e0 moi rel\u00e8vent de la mission pratiquement<\/i> impossible.<\/span><\/span><\/span>

Option A= R<\/span>econtacter mon ex-Am\u00e9ricain <\/span>pr\u00e9f\u00e9r\u00e9, n\u00e9gocier un deal \u00e0 la The Proposal<\/i> et perdre le peu de fiert\u00e9 qu’il me reste apr\u00e8s m\u2019\u00eatre faite jeter par mon employeur. <\/span><\/span>
Option B= H<\/span>arceler Claire Danes et lui demander si, gr\u00e2ce \u00e0 son nouveau job <\/span>\u00e0<\/span><\/span> la t\u00e9l\u00e9vision, elle peut n\u00e9gocier un sursis pour moi directement avec Homeland Security<\/i>. <\/span><\/span>
Option C= V<\/span>oyager dans le pass\u00e9 comme dans Les Visiteurs <\/i>et faire en sorte de trouver un  autre employeur dans le monde de la culture qui aurait \u00e9t\u00e9 pr\u00eat \u00e0 payer le co\u00fbt <\/span>non-exorbitant <\/span>de mon salaire, le co\u00fbt <\/span>relativement exorbitant <\/span>de mon visa H1B et, dans un an, le co\u00fbt <\/span>extra-exorbitant <\/span>de ma carte verte, le tout avant m\u00eame de me faire licencier. <\/span><\/span><\/span>
Option D= J<\/span><\/span>e rentre en France.<\/span><\/span>

Se faire laid-off<\/i>, on a beau le montrer dans les films am\u00e9ricains, et j’ai eu beau le d\u00e9plorer pour certains de mes coll\u00e8gues au moment de la crise de 2008, <\/span>quand on le vit en direct, c’est brutal. Pourtant, j\u2019ai \u00e9t\u00e9 trait\u00e9e selon la proc\u00e9dure habituelle aux \u00c9tats-Unis: pas de pr\u00e9avis, donc; l\u2019impression soudain d\u2019avoir la peste\/d\u2019\u00eatre une criminelle ; mon email de travail verrouill\u00e9 pendant que j\u2019\u00e9tais dans le bureau du directeur ; l\u2019obligation de rendre mon badge (adieu les sorties au mus\u00e9e\/cin\u00e9ma gratuites !) ; mais le droit de reprendre ma machine \u00e0 caf\u00e9 et mes 12 pulls (je vous ai d\u00e9j\u00e0 dit que je d\u00e9testais la clim\u2019 am\u00e9ricaine ?) ; et enfin la sortie d\u2019un pas alerte, <\/span>genre walk of shame<\/i>, escort\u00e9e par le chef de la s\u00e9curit\u00e9 (mais il m\u2019a aussi donn\u00e9 un hug<\/i> parce, quand m\u00eame, il \u00e9tait un peu triste que je parte).<\/span><\/span><\/span>

Sur le coup, je n’ai pas dit au revoir \u00e0 mes coll\u00e8gues. Because guys, I was a mess. De toute fa\u00e7on, le bureau du directeur fait partie de l’open space<\/i>, ils pouvaient donc entendre tout ce qui s’y passait. Ou comment ajouter l\u2019humiliation publique \u00e0 l\u2019humiliation priv\u00e9e. Parce que, m\u00eame si ce n’est pas ma faute, et qu’on m’a bien fait comprendre que mes qualit\u00e9s professionnelles n\u2019\u00e9taient absolument pas mises en cause, et que l’on \u00e9crirait une lettre de recommandation si besoin, et autres paroles qui se voulaient r\u00e9confortantes, je me suis mise \u00e0 pleurer. J’ai la chance d’avoir un extraordinaire support system<\/i>, ici comme en France, donc ce n\u2019\u00e9tait pas des larmes de peur ou de col\u00e8re, c\u2019\u00e9tait le choc li\u00e9 au fait qu’on ne me laissait pas le choix, on m’arrachait \u00e0 ma vie ici, non negocia<\/i>ble<\/i>. Je me suis retenue le plus longtemps possible et puis, parmi une foultitude de pens\u00e9es incoh\u00e9rentes, je me suis rendue compte qu’il faudrait l’annoncer \u00e0 ma meilleure amie ici, une New Yorkaise avec qui j’ai travers\u00e9 toute cette exp\u00e9rience incroyable, my emergency contact, my Thanksgiving hostess<\/span> year after year (et est-ce que j’allais pouvoir faire le repas avec sa famille cette ann\u00e9e???, pens\u00e9e<\/span> incoh\u00e9rente<\/span> #38)<\/span>, et patatras, l<\/span>e flot.<\/span><\/span>

J’avais commenc\u00e9 \u00e0 over-dramatiser la situation dans ma t\u00eate (si vous n’aviez pas d\u00e9j\u00e0 remarqu\u00e9, that’s my thing) et j’\u00e9tais devenu incontr\u00f4lable. Respire, Marion, respire. Moi qui n’ai jamais approuv\u00e9 la propension qu’ont les Am\u00e9ricains \u00e0 partager les moindres d\u00e9tails intimes de leur vie priv\u00e9e au bureau (des pr\u00e9paratifs du mariage jusqu’aux d\u00e9tails du divorce, en passant par le chat malade…
T.M.I<\/a>!), je n’avais jamais \u00e9t\u00e9 aussi vuln\u00e9rable, malgr\u00e9 moi, devant mes coll\u00e8gues. <\/span>Bien s\u00fbr, cela faisait partie du scenario qui avait \u00e9t\u00e9 \u00e9crit \u00e0 l’avance, et le directeur a aussit\u00f4t pouss\u00e9 vers moi la boite de mouchoirs qui \u00e9tait \u00e0 disposition pas loin.<\/span><\/span>

Sauf que mes employeurs <\/span>(et visa sponsor<\/i>) n’avaient pas d<\/span>\u00fb<\/span><\/span> r\u00e9p\u00e9ter la sc\u00e8ne assez souvent avec une “nonimmigrant alien” dans le r\u00f4le principal. Il restait plein de questions en suspens car ils n’avaient pas consid\u00e9r\u00e9 l’ensemble des obligations li\u00e9es \u00e0 mon statut particulier (pour info: notifier Homeland Security, annuler mon renouvellement de visa H1B, me rembourser un billet d’avion aller-simple vers la France, m’informer sur mon droit de toucher le ch\u00f4mage ou non, la r\u00e9ponse est non.) Et de mon cot\u00e9<\/span><\/span>, je devais appeler mon avocat (de l’immigration). J’aime bien dire “mon avocat”, m\u00eame si l\u00e0, encore une fois, cela confirmait le fait que mes superviseurs \u00e9taient des incomp\u00e9tents dans ce domaine car ils auraient d\u00fb<\/span><\/span> passer d\u00e8s le d\u00e9part par leur avocat en interne. <\/span>Nous nous sommes donc mis d’accord avec le directeur pour que je repasse au bureau la semaine suivante (aux \u00c9tats-Unis, ils licencient toujours les gens avant le weekend)… \u00ab <\/span>See you next week, but I’m gonna need this back. \u00bb, il m’a dit. <\/span>Toujours abasourdie, je lui ai rendu l\u2019enveloppe qui contenait ma lettre de licenciement et un ch\u00e8que \u00e0 hauteur de deux semaines d\u2019indemnit\u00e9s, ainsi que les jours de cong\u00e9s pay\u00e9s que j’avais r\u00e9ussi \u00e0 \u00e9conomiser<\/i> (parce que 15 jours de vacances \u00e0 poser par an, on ne le dit jamais assez, ce n’est vraiment pas beaucoup).<\/span><\/span>

Je savais qu’ils ne feraient pas marche arri\u00e8re, mais je voulais essayer de n\u00e9gocier pour gagner du temps. <\/span>Car si ma premi\u00e8re d\u00e9cision avait \u00e9t\u00e9 de choisir de rentrer en France, la d\u00e9cision qui a imm\u00e9diatement suivi \u00e9tait de faire en sorte de m’accorder, somehow<\/i>, le d\u00e9lai n\u00e9cessaire pour boucler plus de quatre ans de vie \u00e0 New York, et ce, dans les r\u00e8gles, afin de pouvoir revenir ou retravailler sur le territoire am\u00e9ricain sans me faire jeter en prison (ma tendance \u00e0 dramatiser, again)<\/span>. Et j’avais une deuxi\u00e8me chance <\/span>pour tourner proprement <\/i>(comprendre, avec moins d’eau sal\u00e9e) cette page de mon exp\u00e9rience professionnelle \u00e0 New York (sans oublier d’embarquer le rouleau de scotch que j’avais stupidement <\/span>laiss\u00e9 derri\u00e8re moi dans la confusion de l’annonce de mon licenciement). <\/span>Mon dernier jour (bis !) a \u00e9t\u00e9 m\u00e9morable : quand je suis r\u00e9apparue au bureau, soit mes coll\u00e8gues les plus hypocrites me disaient \u00ab I am so sorry \u00bb et d\u00e9tournaient le regard, soit mes coll\u00e8gues les plus sympas me disaient \u00ab I am so sorry \u00bb et m\u2019offraient un petit sourire triste (mais sinc\u00e8re). Le pompon \u00e7a a \u00e9t\u00e9 un de mes sup\u00e9rieurs directs, qui a fait semblant de ne pas \u00eatre au courant. <\/span><\/span>

Quand j\u2019avais propos\u00e9 au directeur de prendre la peine d\u2019organiser mes dossiers afin que, si un jour ils puissent red\u00e9marrer le projet sur lequel je travaillais, ils sachent o\u00f9 \u00e9taient les informations importantes, il m\u2019avait<\/span> regard\u00e9e, incr\u00e9dule, et m\u2019avait<\/span> remerci\u00e9e de cette offre \u00ab incredibly generous \u00bb ! J\u2019\u00e9tais donc l\u00e0 pour leur rendre service (et officiellement toujours une employ\u00e9e au m\u00eame titre que les autres) <\/span>mais j\u2019ai re-eu droit au traitement de choc : une baby-sitter derri\u00e8re mon \u00e9paule lorsque j\u2019ai eu la permission de consulter rapidement mon email de travail, mais sur le poste de quelqu\u2019un d\u2019autre puisque mon ordinateur \u00e9galement avait \u00e9t\u00e9 verrouill\u00e9 (c\u2019est limite si on ne m\u2019accompagnait pas aux toilettes). Et quand ils n\u2019ont eu vraiment plus besoin de moi, \u00e0 16h pr\u00e9cises, j\u2019ai \u00e9t\u00e9 convoqu\u00e9e par la comptable qui m\u2019a inform\u00e9e que le directeur n\u2019ayant pas le temps (le d\u00e9sir ?) de me parler, il fallait, en gros, d\u00e9gager le plancher.<\/span><\/span><\/span>

<\/span><\/span>Mais cette derni\u00e8re journ\u00e9e de travail surr\u00e9aliste (pay\u00e9e, qui plus est) n\u2019\u00e9tait pas en vain. L<\/span>a fin officielle de mon contrat a \u00e9t\u00e9 d\u00e9cal\u00e9e de 11, 78 jours car ils ont eu la g\u00e9n\u00e9rosit\u00e9 (?) de poser tous les jours de vacances qu’il me restait (j’avais donc bien fait de me “rationner” pendant plusieurs mois). J’ai fait les d\u00e9marches n\u00e9cessaires et pay\u00e9 le prix n\u00e9cessaire (ah les \u00c9tats-Unis!) pour r\u00e9gulariser mon statut aupr\u00e8s de l’immigration am\u00e9ricaine jusqu\u2019\u00e0 une date ult\u00e9rieure de d\u00e9part d\u00e9finitif qui me convenait (car 11,78 jours, quand m\u00eame, \u00e7a passe vite). J’ai fait les d\u00e9marches n\u00e9cessaires et pay\u00e9 le prix n\u00e9cessaire (ah la France! ) pour avoir une couverture m\u00e9dicale internationale temporaire (car ma couverture am\u00e9ricaine s\u2019arr\u00eatait 5 jours apr\u00e8s la fin de mon contrat, et il m’en aurait co\u00fbt\u00e9 500 dollars par mois de ma poche pour la prolonger). <\/span><\/span>J’ai fait les d\u00e9marches n\u00e9cessaires et pay\u00e9 le prix n\u00e9cessaire (20%) pour r\u00e9cup\u00e9rer ma retraite am\u00e9ricaine, le
401(k)<\/a>. J’ai pris mon billet d’avion, <\/span><\/span><\/span>one way<\/i><\/span><\/span><\/span>, pour la France. J’ai annul\u00e9 mon abonnement \u00e0 Netflix. Sur le papier, je suis pr\u00eate, dans ma t\u00eate un peu moins.<\/span><\/span><\/span><\/span><\/span><\/p>\n

To be continued…<\/span><\/span><\/span><\/span><\/span><\/p>\n

Marion <\/span><\/span><\/span><\/span><\/span><\/p>\n

PS: To my “Chers tous”, to my support system<\/i>, un grand MERCI. <\/span><\/span><\/span><\/span><\/span>

<\/b><\/span><\/span>R\u00e9trospective: ” Le licenciement, the American way” :<\/b> <\/i><\/span><\/span>
The Immigrant<\/i> (Charlie Chaplin, <\/span><\/span>1917) <\/i><\/span><\/span>
Working Girl<\/i> (Mike Nichols, 1988)  <\/i><\/span><\/span>
Mission: Impossible<\/i> (<\/span>Brian De Palma, 1996)<\/span> <\/i><\/span><\/span>
Office Space<\/i> (Mike Judge, 1999)  <\/i><\/span><\/span>
Bread and Roses<\/i> (Ken Loach, 2000)<\/span> <\/i><\/span><\/span>
The Pursuit of Happyness<\/i> (Gabriele Muccino, 2006)  <\/i><\/span><\/span>
The Visitor<\/i> (<\/span>Thomas McCarthy, 2007)<\/span> <\/i><\/span><\/span>
Capitalism: A Love Story<\/i> (Michael Moore, 2009) <\/i><\/span><\/span>
The Proposal<\/i> (Anne Fletcher, <\/span>2009) <\/i><\/span><\/span>
Up in the Air<\/i> (Jason Reitman, 2009) <\/i><\/span><\/span>
Inside Job<\/i> (Charles Ferguson, 2010)  <\/i><\/span><\/span>
Wall Street: Money Never Sleeps <\/i>(Oliver Stone, 2010) <\/i><\/span><\/span>
Margin Call<\/i> (J.C. Chandor, 2011)  <\/i><\/span><\/span>
Shame<\/i> (Steve McQueen, 2011) <\/i><\/span><\/span>
The Queen of Versailles<\/i> (Lauren Greenfield, 2012)<\/span><\/span>
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Marion en V.O<\/a>
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