<\/p>\n
Il se passe toujours le m\u00eame scenario. \u00ab Ah t\u2019as v\u00e9cu \u00e0 New York, c\u2019est g\u00e9nial. Mais attend pourquoi t\u2019es rentr\u00e9e, t\u2019es folle. Ah, pour raisons personnelles\u00a0? Je vois, \u00e7a sent la rupture sentimentale cette excuse. Tu as toujours ton visa\u00a0? Et tu avais toujours ton taf\u00a0? Ah bah dis donc ce devait \u00eatre du s\u00e9rieux avec ce mec.\u00a0\u00bb Et l\u00e0 tu aimerais bien lui expliquer qu\u2019une rupture sentimentale, ce serait le cadet de tes soucis compar\u00e9 \u00e0 l\u2019\u00e9preuve travers\u00e9e l\u2019ann\u00e9e derni\u00e8re. Retour pr\u00e9cipit\u00e9, vie chamboul\u00e9, monde effondr\u00e9. Mais tu connais ce couple d\u2019amis d\u2019amis que depuis deux minutes trente et tu ne peux pas les envoyer chier. Alors tu bois ton Perrier cul sec, et tu t\u2019excuses \u00ab\u00a0Je vais faire pipi, \u00e0 plus tard\u00a0\u00bb. Au petit coin, tu en profites pour prendre une grande bouff\u00e9e d\u2019air, aussi naus\u00e9abond soit-il, et tu essuies les larmes qui pointaient le bout de leur nez. Et en parlant de nez, cette goutte l\u00e0, on essuie aussi. Tu ressors des chiottes aussi fra\u00eeche qu\u2019une fleur fan\u00e9e. Ce soir, c\u2019est s\u00fbr, tu ne parleras plus de New York. Du moins plus avec des inconnus-en-mode-fans-de. Apr\u00e8s tout, y\u2019a d\u2019autres choses \u00e0 \u00e9voquer. Tu viens de prendre une ann\u00e9e presque sabbatique. Appelons\u00a0\u00e7a une ann\u00e9e sympathique. Loin de la Big Apple et de la routine. Loin du confort et des magazines. Alors parlons plut\u00f4t du pr\u00e9sent et laissons le pass\u00e9 aux pages de ce blog\u2026<\/span><\/p>\n Je sais. Je ne poste pas souvent. Je n\u2019\u00e9cris plus beaucoup. Certains s\u2019inqui\u00e8tent. M\u2019envoient des mails. Je lis tout. Merci. Et je vous dois peut \u00eatre des explications\u2026 Hormis quelques allers-retours touristiques, d\u00e9sormais, New York, \u00e7a fait partie de mon pass\u00e9 (*Fabe voice*). Le pr\u00e9sent, l\u2019avenir, c\u2019est Paris. Forc\u00e9ment, c\u00f4t\u00e9 inspiration, j\u2019ai moins de choses \u00e0 raconter sur la Grosse Pomme. Je suis de loin les tendances, et les \u00e9v\u00e8nements qui rythment ma ville de c\u0153ur. JR vient de retourner Times Square avec son projet \u00ab\u00a0Inside Out\u00a0\u00bb, le MET ouvre une expo sublime, \u00ab\u00a0Punk\u00a0: Choas to Couture\u00a0\u00bb, The Great Gatsby<\/i> semble \u00eatre le film dont tout le monde parle et y\u2019a le wifi dans le m\u00e9tro. Top. Mais depuis ma fen\u00eatre parisienne, j\u2019ai rien de bien concret \u00e0 vous raconter sur Manhattan ou Brooklyn. \u00c7a fait maintenant dix mois que j\u2019ai chang\u00e9 plein de choses dans ma vie, dont New York, pour des raisons \u00ab\u00a0personnelles\u00a0\u00bb. J\u2019y suis retourn\u00e9e deux fois depuis, histoire de faire le plein de tout, parce que cette ville est dans mes veines. Pourtant, l\u2019appart \u00e0 Fort Greene, les mani\/pedi de Carolina, les Levi\u2019s \u00e0 40 dollars, les curly fries, les footings \u00e0 Prospect Park, c\u2019est termin\u00e9. Et le retour en France, n\u2019\u00e9tait ni facile, ni satisfaisant. Alors j\u2019ai donn\u00e9 un grand coup de pied au cul \u00e0 mon quotidien d\u2019impatri\u00e9e<\/a> sympa, et j\u2019ai fait tout ce que je voulais, comme dans la pub Garnier \u00ab\u00a0Fixation extr\u00eame\u00a0\u00bb<\/a>. R\u00e9sultat\u00a0? J\u2019ai quitt\u00e9 mon CDI confortable pour me mettre \u00e0 mon compte (Notez qu\u2019en p\u00e9riode de crise, cette initiative m\u2019a valu les gros yeux de mon entourage). J\u2019ai voyag\u00e9 solo aux quatre coins du monde. (Notez qu\u2019en p\u00e9riode de crise, cette initiative m\u2019a valu les gros yeux de mon entourage). J\u2019ai repris un Master pour le kiffe. En province. Avec des jeunes de 22 ans. (Notez qu\u2019en p\u00e9riode de crise, cette initiative m\u2019a aussi valu les gros yeux de mon entourage). J\u2019ai v\u00e9cu entre colloc et HLM, entre Paris et la Bretagne, avec allers-retours toutes les semaines sans carte 12-25. J\u2019allais manger au resto U et je bossais \u00e0 la biblioth\u00e8que jusque tard comme quand j\u2019avais 20 ans. Autant te dire que mon quotidien a chang\u00e9 RA-DI-CA-LE-MENT de la version Big Apple dans laquelle j\u2019avais des talons et une cup Starbucks dans les mains, direction journ\u00e9e promo avec Mary J. Blige ou Kelly Rowland. Mais la v\u00e9rit\u00e9\u00a0: la vie simple, j\u2019ai kiff\u00e9.<\/p>\n En fait, je pense que quand j\u2019ai d\u00e9cid\u00e9 de prendre du recul, c\u2019\u00e9tait exactement ce dont j\u2019avais besoin. Plus de carcans, plus d\u2019obligations, plus de contraintes. Pendant un an je fucking fais ce que je veux. La libert\u00e9. La simplicit\u00e9. J\u2019avais envie de faire un master M\u00e9tiers du Livre depuis un bail. Done. J\u2019avais envie de bosser \u00e0 mon compte parce que le trio m\u00e9tro\/boulot\/dodo me donnait la gerbe. Done. J\u2019avais envie de prendre mes distances avec Paris parce que c\u2019est la jungle, y\u2019a trop d\u2019cassoss, et la Bretagne \u00e7a vous gagne. Done. J\u2019avais envie de voyager, de lire, d\u2019\u00e9crire, de courir, de prendre mon temps. Done. R\u00e9sultat\u00a0? J\u2019ai boss\u00e9 comme une ouf, mais pour moi, pour mon entreprise et pour l\u2019obtention d\u2019un dipl\u00f4me. Je me sens accomplie et je me suis prouv\u00e9e, une fois de plus, que quand on veut, on peut. Je confirme et r\u00e9it\u00e8re donc avec insistance pour les plus sceptiques\u00a0: Quand on VEUT, on PEUT.<\/p>\n <\/a>J\u2019ai m\u00eame fait un prototype de livre pour enfants, une histoire chouette, en bin\u00f4me avec un super illustrateur, connu pour son passage \u00e9clair dans une s\u00e9rie B dont je tairais le nom (Ok\u00a0: H\u00e9l\u00e8ne et les gar\u00e7ons<\/i>) et j\u2019ai \u00e9crit un bouquin de 180 pages qui raconte l\u2019histoire de la cha\u00eene t\u00e9l\u00e9 TRACE. 10 mois incroyables. Pleins de doutes et d\u2019efforts, certes. Mais tellement riches…<\/p>\n