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{"id":2830,"date":"2012-07-28T13:34:34","date_gmt":"2012-07-28T17:34:34","guid":{"rendered":"http:\/\/www.nyfrenchgeek.com\/2012\/07\/me-my-camera-et-les-rappeurs\/"},"modified":"2012-07-28T13:34:34","modified_gmt":"2012-07-28T17:34:34","slug":"me-my-camera-et-les-rappeurs","status":"publish","type":"post","link":"http:\/\/www.nyfrenchgeek.com\/2012\/07\/me-my-camera-et-les-rappeurs\/","title":{"rendered":"Me, my camera et les rappeurs"},"content":{"rendered":"

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Je vis d\u00e9sormais entre Paris et New York et c\u2019est tr\u00e8s bien comme \u00e7a. Quand tu vois la mort de pr\u00e8s, \u00e7a te fait voir la vie diff\u00e9remment. Et avec ces nouvelles lunettes sur le nez, mon cher New York me para\u00eet un peu futile finalement. Pas que Paris soit bien mieux hein, mais sur Paname, y\u2019a la famille. Et \u00e7a n\u2019a pas de prix la famille\u2026 Ca n\u2019a plus de prix. Alors depuis mon Paris tout gris, je me demande ce que je peux vous raconter de doux sur New York. J\u2019y retourne dans quelques semaines (parce que quand m\u00eame, dur de vivre sans), et j\u2019ai le syndrome de la page blanche. J\u2019ai l\u2019impression d\u2019avoir tout dit en trois ans, des concerts, aux credit cards en passant par le date, Halloween et cette \u00e9ternelle love\/hate relationship avec la ville\u2026 What else\u00a0!? Bah il reste un p\u2019tit quelque chose que je n\u2019ai jamais racont\u00e9 et qui rythmait pourtant mes journ\u00e9es\u2026 Mon job. Toutes ces ann\u00e9es \u00e0 NYC, j\u2019ai eu un taf hors du commun et pas de tout repos\u00a0! J\u2019ai couvert l\u2019actualit\u00e9 musicale (enfin urbaine surtout) pour une cha\u00eene fran\u00e7aise. Cam\u00e9ra et tr\u00e9pied sous le bras, tu me retrouvais chez Motown, Def Jam, Atlantic, EMI, Jive, \u00e0 des concerts, des release party, des press day, le micro \u00e0 la main et le point de ma cam\u2019 sur les stars du moment. Plong\u00e9e, sans masque, dans l\u2019univers de journaliste du ter\u2019ter au f\u00e9minin\u2026 me, my camera… et les rappeurs.<\/span><\/p>\n

Quand j\u2019arrive en interview, seule avec mon matos, je sais jamais comment les choses vont se passer. Y\u2019a tellement de facteurs variables\u2026 Le seul invariable, c\u2019est ma ponctualit\u00e9. Apr\u00e8s, j\u2019ai toujours droit \u00e0 de dr\u00f4les de surprises. L\u2019artiste est en retard, fatigu\u00e9, saoul\u00e9, ou\u2026il ne vient pas. Le manager est relou, impatient, pas au courant, le label est injoignable, d\u00e9bord\u00e9, ou ils m\u2019ont oubli\u00e9 sur le planning. Et encore l\u00e0 \u00e7a va, mais quand je tourne \u00e0 un \u00e9v\u00e8nement, un red carpet, tu peux \u00eatre s\u00fbr que rien ne se passera comme sur le papier. J\u2019me suis mang\u00e9e tellement de crampes que je les compte m\u00eame plus\u2026 Chris Brown qui p\u00e8te un plomb et annule \u00e0 la derni\u00e8re minute, Drake et Nicki les caract\u00e9riels, impossible \u00e0 capter, 50 Cent, tellement entour\u00e9 que tu sais pas comment l\u2019approcher, Rick Ross et son \u00e9quipe qui devaient me rappeler\u2026 et \u00e9videment je te parle pas de Kanye, Jay, Beyonc\u00e9, ou Alicia Keys qui sont juste inaccessibles. Pourtant ils sont l\u00e0, \u00e0 c\u00f4t\u00e9 hein. C\u2019est \u00e7a le pire en fait. A port\u00e9 de main mais intouchable. En allant \u00e0 NYC, je me disais, toutes les stars y sont, trop facile de les capter. Bah que nenni. Na\u00efve que j\u2019\u00e9tais du haut de mes 25 ans, je pensais que les attach\u00e9s de presse allaient s\u2019int\u00e9resser \u00e0 la France. Un peu comme les antibiotiques, c’est pas automatique. Y\u2019a une r\u00e9alit\u00e9 \u00e0 prendre en compte que j\u2019ignorais alors\u00a0: La France \u00e7a p\u00e8se pas lourd. Labels et artistes misent sur les m\u00e9dias qui vont avoir le plus d\u2019impact sur les ventes de disques (\u00e0 l\u2019ancienne, comme si les disques se vendaient encore)\u2026 Alors \u00e9videment ils favorisent la promo locale, les TV g\u00e9n\u00e9ralistes, les late-night shows, toutes les chaines musicales, BET, Centric, MTV\u2026 et les blogs. Les blogs sont devenus tellement influents maintenant que les maisons de disques les chouchoutent. Au final, un blog US passera avant une chaine \u00e9trang\u00e8re (sauf march\u00e9s UK, australien et japonais\u00a0!) par ordre de priorit\u00e9. Et puis pour l\u2019international c\u2019est un autre bureau. Un autre contact. Un autre calendrier. Une fois que tu as trouv\u00e9 le bon interlocuteur, faut lui vendre l\u2019impact de la France, de ta chaine sur la carri\u00e8re de son gars, \u00ab\u00a0alleeerrr-heuuu, l\u00e2che un cr\u00e9neau interview, y\u2019a la tourn\u00e9e europ\u00e9enne \u00e0 venir, le clip qui entre en rotation, les fans clubs qui crient fort et tout et tout. Ton artiste sera visible en France sans m\u00eame bouger son boul’ des States\u2026 Allerrr-heuuu\u00a0\u00bb. En sachant que leurs artistes \u00e9coulent 3000 exemplaires au mieux dans l\u2019hexagone, t\u2019imagines bien que les mecs me calculaient pas tant que \u00e7a. J\u2019avais l\u2019impression d\u2019\u00eatre une commerciale avec du gratuit \u00e0 donner. Et ils le prenaient m\u00eame pas\u00a0! Le monde \u00e0 l\u2019envers. Du grand bluff pour quelques minutes d\u2019interview\u2026 Et quand ces interviews avaient lieu, bien lieu, cal\u00e9es, programm\u00e9es, etc\u2026bah c\u2019\u00e9tait souvent un cool \u00e9change. Je repartais avec ce qu\u2019il me fallait\u00a0: une info exclue, un reportage dans la bo\u00eete, de quoi faire des news, du buzz, du web etc\u2026 Et m\u00eame humainement c\u2019\u00e9tait int\u00e9ressant. J’ai eu de belles surprises. Ces artistes qui semblent \u00eatre de simples interpr\u00e8tes ont souvent plus de choses \u00e0 partager qu’il n’y parait. Je filais ensuite en taxi jaune jusqu’\u00e0 mon bureau de Soho, le sourire aux l\u00e8vres comme si j’avais remport\u00e9 une bataille…<\/p>\n

Et ma cam\u00e9ra, elle en a enregistr\u00e9e des anecdotes… Kelly Rowland qui me dit que j’ai une belle peau, Big Sean qui me dit qu\u2019il cuisine trop bien, Jeremih qui bouffe des yeux ma stagiaire, Mary J. Blige qui m\u2019insulte int\u00e9rieurement parce que mes questions lui plaisent pas, Lloyd qui s\u2019endort, Trey Songz qui m\u2019intimide, Gyptian qui veut m’\u00e9pouser, le manager de Sean Paul qui veut m\u2019emmener en Jama\u00efque, Lloyd Banks qui me parle de sa m\u00e8re les larmes aux yeux, Miguel qui me chante une chanson, T.I qui ne r\u00e9pond pas aux questions, Curren$ y qui est bourr\u00e9 \u00e0 10h du matin, Bobby Valentino qui m\u2019arrive \u00e0 la hanche et qui fait son beau, B.o.B qui me fait rire entre chaque croc de son subway \u00e0 la dinde, les Far East Movement qui se mettent \u00e0 danser en pleine interview\u2026 J\u2019en passe\u00a0et je parle m\u00eame pas des Fran\u00e7ais que j\u2019ai suivis aux States, de Zaho \u00e0 Rohff en passant par Shy\u2019m, Ben l\u2019Oncle Soul, Soprano etc ! Ces 3 ans ont \u00e9t\u00e9 bien gal\u00e8re, hein, parce que d\u00e9barquer sans un contact et r\u00e9ussir \u00e0 se faire une place dans cette \u2018concrete jungle where dreams are made off\u2019, c\u2019\u00e9tait pas une mince affaire. Mais au final, c\u2019est que du bonheur, m\u00eame si tous ces efforts n\u2019\u00e9taient faits que pour divertir\u2026<\/p>\n

Alors, impressions apr\u00e8s ces dizaines d\u2019interviews\u00a0? Je ne sais pas s’ils sont si enviables que \u00e7a ces peoples. Ils font r\u00eaver toute une g\u00e9n\u00e9ration, certes, mais leur quotidien a quelque chose de terriblement surfait. C’est difficile \u00e0 expliquer. Parce qu’il y a le vrai et le faux, ce qu’ils doivent d\u00e9gager, et ce qu’ils sont. Quant aux rappeurs muscl\u00e9s et tatou\u00e9s, ils jouent les machos dans leurs clips, ou \u00e0 la t\u00e9l\u00e9, mais c’est un game. En face d’une journaliste \u00e7a n’a rien \u00e0 voir. Jamais un seul artiste (et j’en ai interview\u00e9 des ghetto, genre… Waka Flocka!) n’a fait une r\u00e9flexion sexiste, raciste ou d\u00e9plac\u00e9e devant moi. Ils sont bien souvent impressionn\u00e9s de voir, non pas une \u00e9quipe de quatre grands renois venir les interviewer, mais une petite meuf en Converses, le sourire franc, qui leur tend un micro et leur parle avec un accent fran\u00e7ais. Et puis quand tu leur dis que tu tournes pour la France, l\u2019Europe, ils prennent leur meilleur profil et font les mecs s\u00e9rieux. Ils adorent\u00a0! Donc contrairement aux apparences, \u00eatre une femme, \u00e7a a jou\u00e9 en ma faveur pour ce job. Ils sont plus \u00e0 l\u2019aise, se confient sur des sujets plus sensibles, ils baissent la garde. Et avec l\u2019exp\u00e9rience, je sais comment les aborder maintenant\u2026 Apr\u00e8s, faut pas se laisser prendre dans le star-system, et pas r\u00e9pondre aux managers qui te font de l\u2019\u0153il, parce qu\u2019ils aguichent tout ce qui bouge. Mais si tu restes pro, m\u00eame face \u00e0 ton artiste pr\u00e9f\u00e9r\u00e9, sans trembler des genoux, ni demander une photo, bah jackpot, tu peux te hisser au sommet. Encore faut-il le vouloir.<\/p>\n

Alors voil\u00e0… Pendant toutes ces ann\u00e9es \u00e0 New York, entre deux tweets et quelques blog-posts, je payais mon loyer en allant \u00e0 la p\u00eache aux artistes. J\u2019ai couru de labels en labels, de release party en release party, de shooting de clip en shooting de clip, de concerts en concerts, pour d\u00e9goter des interviews d\u2019am\u00e9ricains afin d’amuser notre douce France (enfin surtout les jeunes de 12 \u00e0 25 ans qui squattent les chaines musicales du c\u00e2ble)… Alors \u00e0 d\u00e9faut d\u2019avoir \u00e9t\u00e9 divertis par mes images tourn\u00e9es \u00e0 New York, j\u2019esp\u00e8re que ces mots auront fait l\u2019affaire\u2026 Cheers\u00a0!<\/p>\n

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The Travelin’ Girl<\/a>
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