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J\u2019adore la mer. C\u2019est ce que je pr\u00e9f\u00e8re dans la vie. Elle berce comme personne, calme mieux que le sommeil et apaise tel un baiser. Belle, grande, majestueuse. La mer. Je lui dois tout. Je suis n\u00e9e sur ses bords. Pourtant je ne suis pas Poisson. Mais elle m\u2019a appris \u00e0 nager. J\u2019me d\u00e9brouille plut\u00f4t bien d\u2019ailleurs maintenant. A la mer, je suis dans mon \u00e9l\u00e9ment. Et ses vagues qui caressent les pieds sont les plus doux des effleurements. Lorsque le ciel s\u2019y refl\u00e8te, ses yeux deviennent bleus. Lorsque le soleil la r\u00e9chauffe, son c\u0153ur s\u2019enivre. Et quand elle sourit, tous les fleuves du pays sont irrigu\u00e9s de bonheur. Si la mer dispara\u00eet, \u00e7a fera un vide effroyable. Si ma mer s\u2019efface, qu\u2019est-ce qu\u2019il reste\u00a0? La terre, oui, mais la terre sans la mer, c\u2019est comme mon p\u00e8re sans ma m\u00e8re. \u00c7a n\u2019a pas de sens. Pourtant on vient de me le dire. La mer va dispara\u00eetre. Bient\u00f4t. Certains sp\u00e9cialistes s\u2019avancent m\u00eame \u00e0 dire qu\u2019il lui reste 8 jours. J\u2019ai 8 jours pour me faire \u00e0 l\u2019id\u00e9e d\u2019une vie sans mer. Une vie de terre. J\u2019ai du mal. J\u2019ai mal. Sans mer, je serai comme orpheline. Sans mer, la vie ne sera plus bleue. Ni rose. Mais morose. La vie sans elle…<\/p>\n

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\nThe Travelin’ Girl<\/a>
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